Le Décret n° 2022-1012 du 18 juillet 2022 relatif à la protection des animaux de compagnie et des équidés contre la maltraitance animale pose la « détention » d’un équidé autour de 2 notions essentielles : l’engagement et la connaissance.
D’un point de vue philosophique, l’engagement est indissociable de la connaissance tant il sera difficile de s’engager au regard de quelque chose ou de quelqu’un que l’on ne connaît pas. Un engagement trop hâtif porté moins sur la connaissance de l’équidé que sur un désir d’appartenance et de possession fragilise un engagement plein et entier.
C’est pourquoi, l’engagement est défini pragmatiquement pour éclairer le détenteur quant à ses responsabilités : temps au quotidien, patience, familiarisation avec les humains et les autres animaux, mode de vie du détenteur, ressources envisagées pour votre équidé (espace disponible, alimentation, soins, …) mais également le budget dédié en adéquation avec ses besoins. Plus précisément encore, certains points restent très exhaustifs :
– absence de faim, de soif et de malnutrition
– absence de peur et de détresse
– absence d’inconfort
– absence de douleur, de blessures et de maladie
– liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce
Quant à la connaissance, elle comprend les besoins physiques, psychiques et comportementaux de l’équidé : vérifier l’adéquation entre les besoins de l’équidé et votre mode de vie, la personnalité de l’équidé, le choix de son espèce et de sa race. La question des soins est également importante : soin des pieds, des dents, des yeux, les traitements, vermifuges et vaccinations, et l’accompagnement de sa retraite jusqu’à sa mort (service d’équarrissage et incinération).
C’est pourquoi ce Décret est une réponse à la sécurisation de l’engagement par la connaissance. 2 questions peuvent être néanmoins avancées :
- Est-ce réellement un certificat ?
Au sens des sciences de l’Education par exemple, le certificat renvoie à une certification objective de faits et savoirs. Il témoigne d’une maîtrise au moyen d’une formation et d’une évaluation. De même, le Certificat est octroyée et signée par une entité extérieure objective et administrative (un organisme de formation, un ministère ou une direction régionale par exemple).
Le certificat d’engagement et de connaissance s’apparente encore beaucoup à une « attestation » d’engagement et de connaissance dans le sens où le détenteur s’engage par lui même, sans obligation de formation ni d’évaluation.
- Quel est le statut de la « connaissance » ?
Comme vu, certaines connaissances semblent des prérequis importants pour ancrer un engagement fort dans le temps.
Les connaissances physiologiques, psychiques et comportementales de l’équidé par exemple pourraient supposer la pose d’un dispositif de formation. La diversité des espèces et races, la personnalité des équidés pourraient aussi être des éléments de connaissances à transmettre.
2 questions qui mériteraient d’être approfondies et qui pourraient conduire à la posologie d’actions de formation et d’évaluations progressives pour réellement passer d’une simple attestation à un véritable Certificat.