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Médiation équine : l’absence d’effet délétère pour leur bien-être est confirmée via un monitorage non invasif

Une étude de l’université d’Utrecht montre que la médiation équine à visée thérapeutique avec des vétérans atteints de troubles de stress post-traumatique n’induit aucun signe objectif de détresse chez les chevaux thérapeutes.

Une étude de l’université d’Utrecht montre que la médiation équine à visée thérapeutique avec des vétérans atteints de troubles de stress post-traumatique n’induit aucun signe objectif de détresse chez les chevaux thérapeutes. Les variations physiologiques observées apparaissent liées à l’intensité de l’activité (pansage, travail en main, mise en selle) plutôt qu’à la présence des participants. L’approche croise fréquence cardiaque, variabilité de la fréquence cardiaque et éthogramme standardisé, ouvrant la voie à un suivi du bien-être réalisable en routine.

 

La filière équine et la santé mentale

La médiation équine thérapeutique est de plus en plus utilisée dans les parcours de réhabilitation du stress post-traumatique, avec des bénéfices démontrés chez l’humain. Restait à déterminer si ces séances sollicitent excessivement les chevaux, et si oui à quels moments et sous quelle forme physiologique ou comportementale. Disposer d’un protocole mesurable et reproductible permet d’objectiver la charge pour le cheval et d’ajuster les séances à chaque cas.

 

Protocole sur douze semaines dans trois contextes d’activité

Six chevaux adultes, tous habitués à l’équithérapie, ont été suivis pendant douze semaines de séances hebdomadaires. Les enregistrements se sont déroulés dans un manège (20 x 40 m), autour d’un ring octogonal de 11,4 m de diamètre, dans trois contextes standardisés : une phase initiale de 5 minutes sans vétéran, une phase libre de 20 minutes de contacts sociaux détendus, et une phase dirigée de 30 minutes d’activités partagées (pansage, prise en main, mise en selle).

 

Résultat physiologique : pas de signe de stress en phase libre

Durant la phase libre, la fréquence cardiaque et ses variations ne diffèrent pas de la phase initiale, semaine après semaine, ce qui indique que la présence du vétéran n’altère pas les paramètres physiologiques du cheval dans des conditions de contacts non contraints. En phase dirigée, la fréquence cardiaque augmente et ses variations diminuent significativement par rapport à la phase initiale et à la phase libre, ce qui peut s’expliquer par une augmentation de la dépense physique lors des activités partagées plutôt qu’à un effet émotionnel négatif.

 

Résultat comportemental : oreilles en avant et recherche du contact

Les chevaux passent la majorité du temps avec les oreilles dirigées vers l’avant et au contact du vétéran, alors qu’ils ont la possibilité de s’éloigner ou d’éviter l’interaction. Aucune évolution significative n’est détectée au fil des semaines quant à la proportion d’oreilles en avant, la proximité avec les vétérans ou l’acceptation de leurs caresses, ce qui va dans le sens d’une habituation positive du cheval et d’une bonne acceptabilité des séances. Aucun indicateur comportemental de détresse n’est rapporté avec le protocole mis en place, ce qui plaide pour un bon niveau de bien-être.

 

Implication pratique : intégrer un monitorage non invasif aux séances

Sur la base de ces résultats, les équipes qui mettent en œuvre la médiation équine peuvent alterner entre les séquences libres et dirigées afin de moduler l’impact sur l’animal, équiper les chevaux d’un capteur cardiaque lors de phases de test en début de saison, et rédiger un éthogramme simplifié à partir de quelques indicateurs significatifs (position des oreilles, proximité avec l’humain, adhésion aux soins). En cas d’augmentation inhabituelle de la fréquence cardiaque combinée à des signes comportementaux défavorables, l’équipe peut raccourcir, réorganiser ou recontextualiser la séance pour le binôme cheval-humain, dans une logique de mesurer pour mieux adapter.

 

Dans ce cadre standardisé, la médiation équine thérapeutique pour des vétérans souffrant de stress post-traumatique n’a pas montré d’effet négatif sur le bien-être des chevaux médiateurs. La mesure non invasive de la fréquence cardiaque et de sa variabilité, couplée à un éthogramme minimal, s’impose comme un outil de qualité pour documenter et optimiser la pratique de l’équithérapie.

 

 

 

 

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