
Alors que la dermatose nodulaire contagieuse fait son apparition en France, les détenteurs de chevaux sont appelés à la vigilance. Les équidés, bien que non sensibles au virus, peuvent favoriser sa propagation par le biais des insectes vecteurs.
Une maladie bovine préoccupante
Le 29 juin 2025, un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine a été confirmé en Savoie. Depuis, d’autres cas ont été identifiés dans le même secteur, incitant les autorités sanitaires à instaurer une zone réglementée de 50 km autour des foyers. Cette maladie virale, non transmissible à l’humain, est strictement animale et touche uniquement les bovins, les buffles et les zébus. Elle provoque de sévères pertes économiques en élevage, notamment par la chute de production et la limitation des mouvements d’animaux.
À ce jour, 26 foyers sont recensés en France, 17 en Savoie et 9 en Haute-Savoie.
La transmission se fait principalement par des insectes hématophages, tels que les taons et les stomoxes, des mouches piqueuses très présentes dans les environnements agricoles.
Les chevaux, un risque indirect
Les chevaux ne contractent pas la maladie, mais leur environnement peut devenir un véritable réservoir à insectes vecteurs. Boxes mal entretenus, fumier humide, abords souillés : autant de facteurs qui favorisent le développement des stomoxes. D’autant que les chevaux, souvent transportés, peuvent involontairement emporter avec eux ces insectes d’une zone à l’autre.
Selon les Groupements de défense sanitaire (GDS), cette situation fait de la filière équine un maillon à surveiller dans la lutte contre la propagation du virus.
Des mesures de biosécurité essentielles
Face à cette menace, les GDS appellent les détenteurs d’équidés à adopter plusieurs mesures de prévention :
- limiter les mouvements d’équidés depuis la zone réglementée vers d’autres zones pour éviter d’exporter des insectes vecteurs ;
- désinsectiser les véhicules de transport avant tout déplacement d’animaux, en particulier lorsqu’ils proviennent d’une zone à risque ;
- gérer rigoureusement les gîtes larvaires, en retirant régulièrement le fumier, en nettoyant les bâtiments et en utilisant des larvicides ou des bâches thermiques sur les tas de fumier.
Ces gestes simples mais efficaces permettent de réduire la densité d’insectes et donc le risque de diffusion virale, tout en protégeant l’ensemble des filières animales.
Une vigilance collective
Alors que la dermatose nodulaire contagieuse continue de progresser en Europe et désormais en France, la coopération interfilières devient essentielle. La filière équine, bien que non directement touchée, joue un rôle crucial dans la prévention. Le respect strict des consignes sanitaires et une communication fluide entre éleveurs, vétérinaires et détenteurs d’équidés sont les clés pour contenir la maladie.
Pour télécharger la fiche des GDS : DNC_recommandations_equins_VF