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Pollution plastique : une menace émergente pour le bien-être des équidés

Pollution plastique : en Afrique, des ânes de travail meurent après ingestion de déchets ; coliques mortelles et microplastiques menaçant animaux et humains

Une étude novatrice menée en Éthiopie par The Donkey Sanctuary et l’université d’Addis-Abeba met en évidence une réalité alarmante : un grand nombre d’ânes errants ingèrent des déchets plastiques lorsqu’ils pâturent autour des décharges ou des zones contaminées, ce qui entraîne des coliques sévères parfois fatales.

En Éthiopie, qui possède la plus grande population mondiale d’ânes (environ 10,6 millions), seulement 21 % des déchets plastiques sont recyclés ou incinérés. Le reste finit dans l’environnement, dans des zones fréquentées par les animaux. Les ânes y sont extrêmement vulnérables, car souvent non nourris, ils sont laissés à pâturer librement dans ces décharges polluées.

 

Le Kenya confronté à une mortalité élevée

À Lamu, au Kenya, une collaboration entre The Donkey Sanctuary et l’université de Portsmouth révèle que jusqu’à trois ânes succombent chaque mois à des coliques liées à l’ingestion de plastique. Dans un cas extrême, près de 35 kg de plastique ont été retrouvés dans l’estomac d’un bovin abattu (Université de Portsmouth). Les résultats montrent que les ânes présentent un risque plus élevé que les bovins en raison de leur comportement alimentaire spécifique et de leur morphologie.

 

Cas isolés au Mali

La Society for the Protection of Animals Abroad (SPANA), qui intervient au Mali, rapporte aussi plusieurs situations critiques : un âne nommé Oxmo, qui souffrait de coliques sévères dues à l’ingestion d’un bloc de plastique, a nécessité une prise en charge en urgence par la clinique mobile de l’association. Ces interventions soulignent la prévalence de troubles graves après l’ingestion de plastique chez les animaux de travail, même hors d’Afrique de l’Est.

 

Impacts sur la santé animale et humaine

Les études convergent sur un constat : l’ingestion de macroplastiques peut provoquer une obstruction digestive fatale, une perte de poids, voire la mort. Quant aux microplastiques, ils peuvent contaminer la chaîne alimentaire à travers le lait ou la viande, représentant un risque pour la santé humaine. Les recherches montrent que les comportements de pâturage dans les décharges entraînent une contamination massive, même si les animaux ne présentent pas immédiatement de signes cliniques.

 

Recherches complémentaires et mécanismes indirects

Même s’il n’existe pas encore d’études spécifiques aux équidés, la littérature sur la pollution plastique dans la faune sauvage et chez les animaux d’élevage met en évidence les répercussions potentiellement délétères des microplastiques (inflammation, perturbation endocrinienne, bioaccumulation via un effet “cheval de Troie”, etc.) liées à leur capacité à transporter des polluants ou des agents pathogènes.

Par ailleurs, des recherches en milieu marin montrent que les microplastiques colonisés par des biofilms (bactéries, micro-organismes) sont plus facilement ingérés par les organismes vivants, chez lesquels ils peuvent agir comme des vecteurs de contaminants environnementaux. Ces résultats suggèrent indirectement que des mécanismes similaires pourraient affecter les animaux terrestres exposés à des plastiques chargés de substances toxiques ou biologiques.

 

Ces enquêtes pionnières menées en Éthiopie, au Kenya et au Mali démontrent clairement que la pollution plastique est une menace grave pour le bien-être et la santé des équidés de travail. En enrichissant ce constat avec des mécanismes biologiques documentés dans d’autres espèces, il apparaît essentiel d’adopter une approche holistique de l’impact de la pollution plastique sur les animaux.

 

 

 

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