Le 23 mai 2014, lors de la Course Internationale de Compiègne, course d’endurance de 160 km (plus longue distance à parcourir sur une journée en épreuve d’endurance) comptant pour la sélection aux Jeux Equestres Mondiaux de 2014, une jument âgée de 10 ans, appartenant à une écurie des Émirats arabes unis et montée par un français, trouvait la mort dans des circonstances plus que suspectes.
La divergence des résultats d’analyse entre ceux demandés par la Fédération équestre Internationale qui n’a pas voulu publier de compte-rendu mais qui a déclaré cependant : « le résultat du test antidopage est négatif et l’autopsie n’a pas permis d’expliquer la cause de la mort » et ceux des prélèvements réalisés à la demande de l’AVEF par un laboratoire français n’ont fait que renforcer le doute et conforter l’AVEF dans sa suspicion de dopage.
Les vétérinaires initialement mis en cause par l’opinion publique ont tenu à s’exprimer et dénoncer des pratiques inacceptables qui mettent les chevaux en grave danger :
- Des inscriptions de dernière minute ne permettant pas aux organisateurs de se préparer pour accueillir les chevaux concurrents dans de bonnes conditions ;
- Des pratiques relevant de la tricherie : « En effet, certains participants n’hésiteraient pas à contester les décisions prises par les juges ou les vétérinaires afin de les pousser à autoriser la poursuite de la course, rendant leur travail pénible et mettant en danger leurs chevaux. (…)
- Des cavaliers « jockeys » de dernière minute qui montent des chevaux qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne peuvent détecter la fatigue ou les anomalies particulières avant, pendant et après la compétition, des cavaliers qui ne sont donc plus à l’écoute de leur monture (gérer son effort, la soulager quand c’est nécessaire…).
- Le développement des techniques de dopage qui permet malheureusement de perturber de façon marquée les indices classiques de fatigue qui alertent les vétérinaires tant et si bien que ces pratiques antisportives vont permettre à des chevaux fatigués de se présenter au point de contrôle avec des examens apparemment bons même pour le vétérinaire le plus aguerri qui doit juger dans un temps minimal sur un petit nombre de critères cliniques.
C’est dans ce contexte et dans le but que l’ensemble des informations afférentes à cette mortalité soit examiné que la Ligue Française pour la Protection du Cheval s’est associée à l’Association Vétérinaire Equine Française (AVEF) pour déposer plainte contre X.
La ligue Française pour la protection du cheval, dont les statuts prévoient la défense du bien-être du cheval, ne peut tolérer de telles pratiques qui mettent en danger l’intégrité du cheval allant jusqu’à entraîner sa mort. D’autant que cette dernière intervient dans des circonstances dramatiques, par épuisement, à la suite de traitements inadmissibles pratiqués par des hommes de cheval dont le but est d’obtenir des résultats en compétition, au mépris de la santé et du respect du cheval qui participe à celle-ci.
La plainte a été déposée par les deux associations pour :
- maltraitance et défaut de soins à animal, faits prévus et réprimés par les articles 521-1, R 654-1 et R 653-1 du Code pénal
- dopage animal et complicité de dopage, faits prévus et réprimés par les articles L 241-2, L 241-3 et L 241-5 du Code du sport