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Soring : vers un renforcement de la réglementation contre les pratiques douloureuses chez le cheval

Le département américain de l’Agriculture (USDA) adopte de nouvelles règles visant à interdire la pratique cruelle qui consiste à appliquer sur les membres antérieurs des chevaux des substances source de douleur ou d’inconfort ou des dispositifs mécaniques pour les forcer à adopter une allure anormale et exagérée. L’American Veterinary Medical Association (Avma) et l’American Association of Equine Practitioners (AAEP) soutiennent l’application du nouveau plan opérationnel de protection des chevaux publié par le service d’inspection zoosanitaire et phytosanitaire (Aphis) de l’USDA.

 

La nouvelle réglementation, qui entre en vigueur le 1er février 2025, a pour objectif de mettre un terme aux souffrances régulièrement dénoncées dans le cadre des activités liées au Tennessee walking horse, une race de chevaux de selle originaire des États-Unis. L’Aphis, le service d’inspection de la santé animale et végétale du département américain de l’Agriculture (USDA), a annoncé le 29 avril dernier le renforcement des règles du Horse Protection Act (HPA), la loi fédérale qui interdit notamment aux chevaux blessés ou victimes de pratiques douloureuses de participer à des manifestations, des expositions, des ventes ou des enchères.

La pratique dénoncée consiste à appliquer une substance chimique ou un dispositif mécanique sur les antérieurs d’un cheval afin d’induire une douleur suffisamment forte pour qu’il exagère sa démarche ou son saut pour tenter de soulager l’irritation ou la brûlure ressentie ! Cette pratique douloureuse et illégale, appelée soring, est souvent ignorée par les juges, donc non sanctionnée lors des concours, donnant même un avantage injuste aux chevaux qui subissent ces abus. Elle continue d’être adoptée par certains propriétaires et entraîneurs qui pensent que cela rend les chevaux plus performants en compétition…

Soring : l'USDA adopte de nouvelles règles visant à interdire la pratique cruelle qui consiste à appliquer sur les membres antérieurs des chevaux des substances source de douleur ou d’inconfort ou des dispositifs mécaniques pour les forcer à adopter une allure anormale et exagérée

Concrètement, la nouvelle réglementation, plus stricte, vise à :

  • mettre fin à l’autocontrôle exercé par la filière via la désignation de ses propres inspecteurs lors des concours hippiques, des expositions, des ventes et des enchères. Seuls les inspecteurs de l’Aphis et les inspecteurs indépendants de la protection des chevaux, sélectionnés, formés et agréés par l’Aphis, auront ce pouvoir d’inspection ;
  • interdire tous les dispositifs, méthodes, pratiques ou substances appliqués à un cheval susceptibles de provoquer ou d’être associés à une douleur ;
    interdire, chez les chevaux de race Tennessee walking, tous les dispositifs actifs ou patchs non thérapeutiques, extensions de doigt artificielles et cales, ainsi que toutes les substances appliquées sur les membres au-dessus du sabot, y compris les lubrifiants ;
  • supprimer la règle relative à la présence de blessures ou de cicatrices et la remplacer par une description plus précise des lésions dermatologiques consécutives à la pratique du soring  ;
  • modifier les exigences en matière d’enregistrement et de rapport des cas recensés lors des événements pour renforcer l’application du Horse Protection Act.

Actuellement, les organisateurs de concours hippiques peuvent volontairement embaucher des inspecteurs non professionnels formés par l’USDA, appelés personnes qualifiées désignées (DQP), choisis par certaines organisations de la filière. L’Aphis dispose également de ses propres médecins vétérinaires (VMO) qui effectuent des inspections sur certains sites, mais ils couvrent moins de la moitié de ces événements. La nouvelle réglementation interdira l’autocontrôle de la filière et encadrera le rôle des DQP lors des manifestations et des ventes hippiques. Seuls les inspecteurs de l’Aphis et les inspecteurs agréés au préalable par l’Aphis seront autorisés à mener les inspections à partir de la saison de concours 2025.

Jusqu’à présent, l’inspection consistait en une palpation des membres du cheval pour détecter une zone douloureuse et pour rechercher d’autres anomalies. En matière de blessures, les membres du cheval ne devaient présenter aucune lésion, comme une dépilation, des cicatrices, des coupures, etc. À partir de 2025, ces règles vont évoluer vers une description plus précise des atteintes cutanées à rechercher. Cette évolution réglementaire est en adéquation avec les propositions faites par l’AVMA et l’AAEP.

 

Ce que le terme de douleur signifie pour l’Avma et l’AAEP

https://www.avma.org/resources-tools/avma-policies/practice-soring

 

 

 

 

 

 

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