Cette étude a permis d’examiner la relation entre la tension des rênes, le comportement des chevaux et les blessures buccales chez les trotteurs de course attelée. Elle fait suite à des recherches antérieures qui avaient mis en évidence un lien entre certains types de mors et des lésions buccales modérées à sévères.
Au total, huit chevaux et leurs drivers ont participé à l’étude. Les chevaux étaient équipés d’un mors simple à articulation unique. La tension des rênes a été mesurée à l’aide de capteurs. Pendant ce temps-là, le comportement des chevaux a été filmé et analysé selon un protocole prédéfini sur une piste de course, au pas et au trot.
La tension médiane par rêne a varié de 0,5 à 3,7 kg, avec une tension maximale allant de 11 à 24 kg. Ces valeurs sont considérées comme élevées, les chevaux réagissant généralement lorsque la tension dépasse 0,6 à 1 kg.
Concernant le comportement des chevaux, il est apparu que pendant les périodes de faible tension, ils marchaient plutôt au pas et gardaient la bouche fermée. En revanche, lors d’une tension plus importante, les chevaux trottaient, lentement ou rapidement, avec la bouche ouverte en permanence. Trois chevaux ont présenté des atteintes modérées après l’entraînement, à la suite d’une tension médiane des rênes plus élevée (environ 3,5 kg par rêne) que chez leurs congénères non blessés (environ 2 kg par rêne).
L’étude conclut donc que :
- une tension élevée sur les rênes est associée à des comportements d’évitement chez les chevaux, comme l’ouverture prolongée de la bouche ;
- ces comportements peuvent indiquer un inconfort ou une douleur buccale ;
- une allure précipitée, qui peut signaler un état de tension élevé, augmente le risque de lésions buccales.
Cette étude pilote ouvre la voie à des recherches plus approfondies sur la relation entre la tension des rênes, le comportement équin et les atteintes buccales dans le domaine des courses de trot attelé.
Pour mesurer précisément la tension des rênes, plusieurs méthodes et outils peuvent être utilisés.
La méthode la plus précise consiste à utiliser des capteurs de tension spécifiques. Ces capteurs sont placés entre le mors et les rênes pour mesurer la force exercée. Ces dispositifs permettent d’obtenir des mesures quantitatives en newtons (N) ou en kilos (kg). Par exemple, l’étude pilote menée par l’université d’Helsinki a utilisé deux capteurs Ipos pour mesurer la tension des rênes.
Il existe également des tensiomètres spécifiquement conçus pour mesurer la tension des rênes. Le tensiomètre EC-Hand est un exemple d’appareil portable dédié à cette mesure. Il permet d’obtenir une valeur numérique de la pression exercée sur les rênes.
La tension des rênes a un impact significatif sur le comportement des chevaux, influençant à la fois leur confort physique et leur bien-être émotionnel. Voici comment elle affecte les chevaux selon les recherches et les observations disponibles.
Impacts physiques
- Contractions musculaires : lorsque le cavalier exerce une tension sur les rênes, le cheval utilise les muscles de son encolure pour résister à cette tension. Cela peut entraîner des contractions musculaires qui entravent la fluidité des mouvements du cheval.
- Lésions buccales : une tension élevée sur les rênes peut causer des blessures dans la bouche du cheval, comme des lacérations ou des irritations, surtout si le mors n’est pas adapté ou si la tension est excessive.
Impacts comportementaux
- Comportements de défense : les chevaux peuvent présenter des comportements de défense en réponse à une tension élevée (secouement de la tête, ouverture de la bouche, salivation, mouvements des lèvres inhabituels). Ces comportements indiquent souvent un inconfort ou une tentative d’échapper à la pression.
- Réactions d’évitement : les chevaux n’aiment pas la tension et préfèrent l’éviter. Une étude montre que certains chevaux évitent de se tendre lorsqu’ils comprennent qu’ils ne peuvent pas se débarrasser de la pression des rênes, ce qui peut mener à des réactions conflictuelles.