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Évaluer le bien-être des chevaux de course au cours d’une saison

Afin de mesurer et de surveiller le bien-être des chevaux de course, une récente étude a cherché à mieux l’évaluer à l’aide de méthodes scientifiques objectives tout au long d’une saison d’entraînement

Afin de mesurer et de surveiller le bien-être des chevaux de course, une récente étude a cherché à mieux l’évaluer à l’aide de méthodes scientifiques objectives tout au long d’une saison d’entraînement, à travers des observations menées dans treize centres hippiques outre-Manche.

 

Cette étude avait trois objectifs : tester des indicateurs susceptibles d’être intégrés à un protocole d’évaluation du bien-être des chevaux de course, évaluer les effets d’une saison de courses et d’entraînement sur chaque cheval, et estimer les facteurs de risque à l’origine de mal-être ou au contraire de bien-être chez ces chevaux.

Au total, 353 chevaux ont été inclus dans l’étude. La plupart d’entre eux étaient en bonne condition physique : 94 % présentaient même une note d’état corporel idéale et des sabots bien entretenus. Pour mémoire, l’absence de suivi des pieds est considérée comme le premier motif d’appel à la LFPC pour dénoncer des actes de négligence sur équidés. Des lésions au niveau des commissures des lèvres ont été observées chez 12,9 % des chevaux, avec une prévalence significativement plus élevée chez les chevaux de course de plat que chez ceux de course d’obstacles.

La majorité des chevaux (67,5 %) entretenaient des relations positives avec l’humain. À l’écurie, 54,1 % d’entre eux avaient la possibilité de contacts physiques avec des congénères. Un niveau d’interactions sociales bien supérieur à celui rapporté dans la population de chevaux de loisirs, qui varie de 39 à 44 %. Il apparaît tout de même que 14,5 % des chevaux ont présenté un comportement stéréotypé ou anormal à au moins deux reprises au cours de l’étude. En revanche, dans les box ouverts sur l’extérieur, ils passaient davantage de temps à observer leur environnement. Enfin, durant la journée, les chevaux consacraient 33,7 % de leur temps à l’alimentation, 22,6 % au repos.

Les indicateurs de bien-être testés ont pris en compte les facteurs environnementaux (type d’écurie, présence ou non d’ouvertures, de barres, de cloisons “sociales” ou de grilles entre les boxes, nombre de contacts sociaux) et les facteurs physiques (jetage nasal, écoulements oculaires, lésions buccales externes, lésions cutanées, alopécie, plaies, état des pieds), dont le score sur l’échelle des grimaces (horse grimace scale). Sur le plan comportemental, les réactions ont été observées vis-à-vis de l’humain (attitude neutre, distanciation ou évitement, ou au contraire réponse positive de l’animal) et dans l’écurie (comportements stéréotypés, voire anormaux).

 

L’impact d’une saison de course ou d’entraînement sur le cheval

Au cours de la saison, 28 % des chevaux n’ont pas pu être réétudiés, pour diverses raisons (changement d’écurie, mise au repos, blessure, mortalité). Il est apparu qu’au plus fort du cycle d’entraînement, les réactions positives à l’approche humaine ont diminué, tandis que les scores sur l’échelle des grimaces augmentaient. Les chevaux ont en outre passé moins de temps à s’alimenter, au profit des phases de repos. Cette baisse de l’appétit est caractéristique chez le cheval athlète et peut même affecter sa santé (ulcère gastrique). Dans ce contexte d’exercice intense, l’étude souligne l’importance d’offrir aux chevaux un accès ad libitum à l’herbe et/ou au fourrage.

Les auteurs soulignent que le protocole d’évaluation du bien-être des chevaux de course qu’ils ont utilisé, qui repose sur des mesures non invasives, peut être adapté à de nombreuses structures hippiques, une généralisation qui pourrait ainsi permettre de collecter davantage de données sur le bien-être des chevaux de course dans un environnement de centre d’entraînement. D’ores et déjà, les premières conclusions ont permis de mettre en évidence des facteurs de risque de mal-être chez ces chevaux, tout comme des pistes d’amélioration de leurs conditions d’hébergement et d’utilisation. L’étude souligne également la nécessité que le protocole soit mené par des évaluateurs ayant une forte expérience équine, sensibilisés pour ne pas dire formés au bien-être des équidés, sans toutefois être nécessairement des vétérinaires.

Ce premier protocole devrait être prochainement enrichi par de nouveaux indicateurs, car d’autres facteurs de bien-être, non évalués dans l’étude, ont un impact non négligeable sur le bien-être des chevaux de course, comme les blessures sur la piste des hippodromes et les boiteries.

 

 

 

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