Cet été, la Fédération équestre internationale (FEI) a annoncé plusieurs mesures relatives au bien-être des équidés. Qu’en est-il ?
En juin dernier, la FEI s’est engagée à investir 1,06 million d’euros pour mettre en œuvre une nouvelle stratégie et un plan d’action pour le bien-être équin.
Les objectifs de l’initiative sont de :
- renforcer les normes de bien-être animal dans tous les aspects des sports équestres ;
- améliorer la perception publique des sports équestres ;
- assurer un avenir durable à ces disciplines.
Ainsi, la FEI a décidé de créer un groupe de travail pour superviser le développement et la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie. Quant au futur plan d’action, il sera présenté lors de son assemblée générale en novembre 2024.
Cette initiative s’inscrit dans le contexte des jeux Olympiques et Paralympiques à Versailles, qui ont démontré l’efficacité des diverses mesures prises pour encadrer les chevaux de sport lors des compétitions.
Les six domaines d’action prioritaires sont assez vastes :
- entraînement, équitation, sellerie et équipement ;
- gestion du stress physique et émotionnel ;
- responsabilité, applications et connaissance du bien-être des chevaux ;
- qualité de vie du cheval en dehors des compétitions ;
- gestion de l’esprit de compétition et du traitement du cheval comme un athlète ;
- prévention et gestion des troubles de santé pouvant affecter l’aptitude à la compétition.
La FEI a également émis 24 recommandations thématiques pour améliorer la santé et le bien-être des chevaux de sport, à travers une mise à jour de son Code de conduite pour le bien-être des chevaux, un renforcement des pouvoirs des officiels pour assurer la protection du bien-être équin et la mise en place d’une politique de “tolérance zéro” contre les mauvais traitements. Cela passera nécessairement par une refonte des règlements, notamment en saut d’obstacles, dressage, attelage et voltige, pour mieux protéger les chevaux dans ces disciplines. En outre, des propositions visant à renforcer la biosécurité lors des événements FEI ont été formulées, incluant des règles sur le pansage et la prise de température des chevaux. Enfin, une politique de bien-être animal ne peut être efficace sans un renforcement de la lutte contre le dopage.
En conclusion, la FEI a édifié sur le papier, une vraie stratégie en faveur du bien-être et de la bientraitance des chevaux de sport. Rendez-vous en novembre pour entrer dans les détails de la feuille de route.
La feuille de route de la FEI sera intégrée dans les compétitions de la manière suivante :
- Ajout au règlement général : la charte équestre sera ajoutée comme Appendix O au règlement général de la FEI ;
- Adhésion obligatoire : toutes les personnes impliquées dans les sports équestres devront adhérer au Code de conduite pour le bien-être des chevaux de la FEI, en prendre connaissance et l’accepter ;
- Primauté du bien-être animal : la charte stipulera qu’à tout moment, le bien-être du cheval doit primer ;
- Engagement au respect : les participants s’engageront à respecter cette charte équestre ;
- Contenu de la charte : elle abordera des aspects tels que les soins de base aux chevaux (alimentation, eau), les méthodes d’entraînement, le transport, la santé, le confort et la qualité des infrastructures de concours ;
- Application dans toutes les disciplines : la charte s’appliquera à l’ensemble des disciplines équestres régies par la FEI.
Cette intégration de la charte équestre vise à renforcer l’importance du bien-être animal dans les compétitions FEI et à s’assurer que tous les acteurs du sport équestre adhèrent aux principes éthiques établis par la fédération.
La charte équestre de la FEI impose plusieurs obligations importantes pour favoriser le bien-être des chevaux dans les sports équestres. Elle aborde :
- les exigences concernant l’alimentation, l’hydratation et les soins essentiels à apporter aux chevaux ;
- les méthodes d’entraînement avec un encadrement des pratiques d’entraînement pour s’assurer qu’elles respectent le bien-être du cheval ;
- la phase de transport avec des règles pré-établies pour garantir des conditions de transport adéquates ;
- les obligations en matière de suivi et de préservation de la santé des chevaux ;
- les exigences concernant le confort et la qualité des installations de compétition.
A noter que des contrôles sont prévus pour vérifier le serrage des muserolles dans toutes les disciplines.
Les principales propositions de changement des règles de la FEI concernent le saut d’obstacles, le dressage, l’attelage, la voltige et l’endurance.
Bien-être animal et contrat social
La FEI met l’accent sur la nécessaire évolution des normes de bien-être des chevaux pour le maintien de sports équestres socialement acceptables. Plusieurs propositions visent certes à renforcer les règles contre les abus, mais aussi à clarifier certaines définitions.
- Définition élargie des abus
Les comportements incorrects incluent désormais le harcèlement, la discrimination et les gestes offensants. Une proposition vise également à élargir la définition des abus pour inclure l’utilisation d’équipements causant une douleur excessive.
- Sanctions renforcées
Les sanctions pour abus pourraient être doublées ou triplées dans de nombreux cas. Le pouvoir de sanction de la FEI serait étendu à de nouvelles infractions comme l’intimidation de témoins.
Changements spécifiques aux disciplines
Saut d’obstacles
– Proposition de limiter l’utilisation de la cravache à deux fois au maximum par parcours ;
– Mise à jour de l’application TackApp pour clarifier les équipements et le matériel autorisés.
Dressage
– Proposition rejetée de rendre la double bride non obligatoire dans certaines compétitions ;
– Suggestion de modifier les notes collectives à la fin des reprises.
Concours complet
– Proposition de l’instauration d’un congé maternité pour les cavalières ;
– Ajout potentiel d’un panel de supervision des juges pour les championnats et épreuves majeures.
La filière du sport se préoccupe de plus en plus du bien-être des chevaux