Depuis plusieurs années, la filière équine est confrontée au risque de transmission du virus du Nil occidental responsable de la fièvre de West Nile, en général cantonné dans les régions où vit le moustique vecteur, essentiellement le sud-est de la France. Malheureusement, le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) a lancé une alerte car l’année 2023 devrait être exceptionnelle.
En effet, le 4 août dernier, un premier cas d’infection a été confirmé par le laboratoire national de référence à la suite du diagnostic établi par le pôle d’analyses et de recherche Labéo trois jours plus tôt. Le cheval avait présenté des symptômes neurologiques la semaine précédente. Et depuis le 11 août, le virus a été officiellement localisé en Charente-Maritime. Ataxie, décubitus et parésie sont les signes cliniques décrits chez ce second équidé atteint. Le virus circule activement dans ce département et son aire de distribution s’étend désormais au nord de la Nouvelle-Aquitaine.
Le Respe appelle à la vigilance l’ensemble des vétérinaires sentinelles, en particulier ceux des départements de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, du Gard, de l’Hérault, des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var et des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence, de l’Ardèche, du Vaucluse, de la Drôme, de Haute-Corse et de Corse-du-Sud et, suite aux cas survenus en 2022 en Gironde, de plusieurs départements de Nouvelle-Aquitaine (Gironde, Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Landes et Lot-et-Garonne). La vigilance est donc de mise chez les équidés lors d’atteinte neurologique, de syndrome fébrile d’origine indéterminée, ainsi qu’en cas de mort inexpliquée, notamment dans les départements listés.
Les premiers cas de fièvre de West Nile ont été détectés cette année dès le mois de mai en Italie dans l’avifaune. Un cas chez les oiseaux a également été détecté en Allemagne ces derniers jours.
Il est nécessaire de déclarer tout cheval suspecté d’être infecté par le virus West Nile auprès de votre Direction départementale de la protection des populations (DDPP), ainsi qu’auprès du Respe (syndrome nerveux ou syndrome de fièvre isolée) en précisant l’identité du propriétaire, les coordonnées du lieu de séjour de l’animal (adresse, position GPS) et les effectifs d’équidés présents sur le site.
Par ailleurs, en cas de mort ou d’euthanasie d’un cheval suspect et dans la mesure du possible, un prélèvement d’encéphale ou de liquide cérébrospinal peut être utile en complément du prélèvement sanguin, afin de rechercher directement le virus si la sérologie se révèle positive. N’hésitez pas à contacter le laboratoire national de référence pour cette maladie (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de Maisons-Alfort) ou le Respe pour plus d’informations (fiche Respe).