Belles histoiresLes chevaux

Une double réinsertion : des chevaux et des hommes

QUAND LES CHEVAUX REINSERES DANS UNE SECONDE CARRIERE AIDENT LES HOMMES A SE REINSERER DANS LA VIE PUBLIQUE

Une initiative à mettre au crédit d’un petit groupe de personnes ayant en charge la réinsertion des détenus et qui va permettre aux hommes et aux chevaux de vivre une seconde vie.

Cette proposition émise il y a environ dix-huit mois et acceptée par l’Administration Pénitentiaire est devenue d’abord un projet à réaliser et depuis peu une opération en marche. Le but : permettre à des détenus de faire une formation professionnelle dans un secteur où la main-d’œuvre est recherchée et leur faciliter ainsi un retour à une vie normale.

C’est ainsi que début juillet nous étions un petit groupe, réunis autour des plans présentés par un architecte spécialisé dans les installations équestres. Il nous présentait la structure équestre qu’il avait conçue à la demande de l’Administration Pénitentiaire Interrégionale de Bretagne, Basse-Normandie et Pays-de-la-Loire.

Le lieu désigné pour la création de cette innovation est le Centre de Détention d’Argentan.
Cet ensemble comportera :

  • 13 boxes avec sellerie et salle de soins (douche chaude, infirmerie, etc)
  • Un manège de 20m X 40m
  • Un rond de longe extérieur
  • Deux salles de formation
  • Un espace restauration
  • Un club-house
  • Un local réservé aux intervenants
  • Des sanitaires
  • Une chambre de veille
  • Une aire de stockage et une fumière
  • Une prairie dans laquelle les chevaux pourront être mis « en week-end »

Une formation non seulement d’homme de cheval va leur être dispensée, mais également, et c’est là que se trouve la nouveauté, tous les stagiaires devront apprendre à faire les travaux d’entretien courants dans un élevage ou une écurie : plomberie, électricité, menuiserie et maçonnerie.

Leur temps d’étude sera de deux ans et ils sortiront avec un diplôme d’Etat leur permettant ainsi de répondre aux demandes des professionnels, un syndicat d’éleveurs faisant même partie des « concepteurs » pour justifier la demande de cette spécification. Cette deuxième partie de leur formation est déjà dispensée dans les différents ateliers existants dans ce centre de détention, quant à la première partie elle incombera à un professionnel en provenance du Haras du Pin.

Et c’est ici que la LFPC entre en piste : ce sont des chevaux réformés de France-Galop qui vont servir à l’enseignement de toute la partie animalière. Certains d’entre eux pourront être montés par les stagiaires qui le désireraient mais comme cela ne sera en rien une obligation les chevaux ne pouvant plus être montés auront tout à fait leur place. A charge pour nous d’assurer le suivi de tout le cheptel (fourniture de nourriture, paille, foin, véto et maréchal-ferrant) à la demande du professionnel.

Dans le même esprit, un établissement extérieur pourrait servir à la même formation mais cette fois-ci pour des détenus ayant le droit de sortir et bénéficiant du régime de semi-liberté. Là également avec nos chevaux.

Cette idée nous a semblé être une très bonne idée et nous espérons qu’elle contribuera à aider des détenus à se réinsérer dans la société par le biais du contact avec l’animal. Lorsque tout sera prêt, un appel à candidature sera lancé dans tous les établissements pénitentiaires de France et le transfert des volontaires sera organisé.

Anne RIBOULET
DTN

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