Le 08 juillet 2014
Madame la présidente, Monsieur le secrétaire général,
La préservation des chevaux d’endurance est actuellement en danger par des pratiques qu’ont souligné diverses fédérations et personnes, Ces pratiques ne font qu’empirer au fil du temps et commencent à s’étendre aux courses européennes.
Une mobilisation importante existe pour demander que des mesures urgentes soient prises pour faire cesser cette maltraitance des chevaux.
Les mesures urgentes attendues, dont la liste n’est pas limitative, sont :
- Remettre obligatoirement le départ des chevaux le lendemain de la compétition après accord vétérinaire,
- Interdire et faire appliquer la médication avant, pendant et après la course, rendre celle-ci éliminatoire comme cela était il y a quelques années. Les perfusions de confort ne le sont que pour la tranquillité des cavaliers qui ont poussé leurs chevaux au-delà des limites. Les perfusions ne doivent être qu’exceptionnelles et prescrites par le vétérinaire traitant de la FEI sur place;
- L’état de certains chevaux admis au départ de courses pose la question de leur maigreur, ne pas confondre avec un cheval dit FIT, la différence est flagrante. Le jury doit avoir la possibilité d’éliminer plus clairement qu’actuellement ces chevaux qui sont hors d’état de pouvoir concourir sans risque majeur pour leur santé;
- La lutte contre le dopage doit être plus performante pour contrer la dérive de ceux qui ont toujours un temps d’avance sur les règlements. Lorsqu’aucun contrôle anti dopage est programmé sur une course, un lot de kits de prélèvement doit être fourni au président de jury. Il serait logique que le processus de lutte contre le dopage appliqué dans les courses hippiques le soit en endurance, avec des contrôles chez les entraineurs « pro » à n’importe quel moment. Le suivi de la carrière des chevaux doit être plus rigoureux, chaque cheval ne doit pouvoir effectuer qu’un nombre de courses définis (total de kilomètres autorisés sur une année de courses);
- Un suivi des chevaux doit être mis en place pour connaître leur destination à l’issue des compétitions, et surtout leur état. Trop de chevaux ont une carrière des plus courtes, et cela pose de nombreuses questions sur ce qui a pu leur arriver;
- Dans chaque compétition un nombre conséquent de « contrôleurs », en fonction du nombre d’engagés, chargés de signaler au président de jury les infractions au règlement doit être prévu;
- Une révision de la gravité des sanctions pour les récidivistes et ceux qui ont porté atteintes à l’intégrité des chevaux;
- L’interdiction de tous les artifices, masques, oeillères, bouchons d’oreille issus des courses hippiques.
Bien d’autres points sont à évoquer, et vous seront prochainement communiqués, les mesures à prendre sont d’une telle importance pour la discipline qu’au delà de l’ESPG mis en place, c’est un audit extérieur à l’endurance qui doit être mandaté pour proposer les mesures nécessaires à la survie de cette belle discipline. Les membres de cet audit devraient être choisis hors de la FEI pour leur compétence dans la connaissance du cheval et leur indépendance totale. La gravité de la situation exige une prise en compte exceptionnelle et des mesures fortes. Ce courrier est accompagné d’une pétition qui a obtenu plus de trois mille signatures. Elle continuera à rester en ligne et nous vous transmettrons régulièrement les nouvelles listes de signataires.
La motivation pour redonner à l’endurance une visibilité pour le public est forte dans les différents pays européens et nord-américains. Nous sommes nombreux à nous mobiliser pour la cause du cheval d’endurance et pour sa préservation, son respect et son intégrité. Nous continuerons à être vigilants et à agir pour obtenir gain de cause.
Jean-Louis Tosque
Ecurie du Tau – 32260 Lamaguère – France
jl-t-32@orange,fr
PETITION : cliquez ici
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